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Histoires de Villes Arabes

 
 
 

Portrait d'une ville arabe

 

Les liens historiques et culturels entre Arméniens et Arabes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Les relations arméno-arabes plongent leurs racines dans les profondeurs des siècles. Appartenant à un même milieu géographique, le Proche-Orient, ces deux peuples antiques, porteurs d'une haute culture, ont depuis des temps immémoriaux, entretenu des rapports politiques, économiques, intellectuels et culturels, d'autant plus étroits, que par un concours de circonstances politiques, ils ont fait partie, à diverses époques historiques, des mêmes groupements d'États. En 84-86 avant notre ère, la Syrie, le Liban (la Phénicie), la Palestine et la Mésopotamie ont fait partie du puissant État arménien de Tigrane le Grand.

 

Plus tard, aux VII°-IX° siècles, c'est l'Arménie qui fera partie du califat arabe. Tous ces facteurs objectifs ont contribué à la connaissance réciproque des Arméniens et des Arabes, à l'interpénétration de leurs cultures.Les faits historiques attestent que le Moyen Âge, les penseurs et les chroniqueurs arabes témoignent un vif intérêt pour les travaux des chroniqueurs arméniens, pour la pensée et la mythologie du peuple arménien, s'efforçant par le truchement de la langue arabe, de les mettre à la portée de leurs compatriotes. La traduction dès le Moyen Âge de l'Histoire des Arméniens de notre chroniqueur du V° siècle, Agathange, en est la preuve.

 

L'illustre chroniqueur arabe du X° siècle, Mas'udi, dans son oeuvre scientifique et historique "Sables aurifères et gisements de pierres précieuses", a inséré la légende "Ara et Sémiramis" enregistrée dès le V° siècle par le patriarche de nos historiens, Movsès Khorénatsi. 
Mentionnons encore le vif intérêt que manifeste Kosta Ibn Luca pour les études scientifiques du grand savant, mathématicien et astronome arménien du VII° siècle, Anania Chirakatsi.

 

Les Arméniens ont témoigné un vif intérêt pour la poésie arabe du Moyen-Age, un des joyaux du patrimoine littéraire de l'humanité. 
Les contacts arméno-arabes ont été particulièrement fructueux dans le domaine de la médecine. La science médicale arménienne et arabe du Moyen-Âge avait atteint un haut niveau de développement. Les recherches de Mekhitar Hératsi (XII° siècle), Grigoris (XIII° siècle) et Amirdovlat Amassiatsi (XV° siècle) avaient répandu le nom de leurs auteurs hors des frontières nationales les portant à la connaissance des peuples voisins, dont les Arabes. Il faut tout particulièrement mentionner le haut développement de la médecine en Arméno-Cilicie (XI°-XIV°siècles) où, médecins arméniens et arabes exerçaient côte à côte. 
Le XII° siècle nous a légué les noms de deux sommités médicales: l'Arménien Mekhitar Hératsi et le Syrien Abu Saïd. Ce dernier entretenait des rapports étroits avec les intellectuels arméniens, en particulier avec Nersès Chnorhali et Nersès Lambronatsi.

 

L'original de l'oeuvre largement répandu en Arménie médiévale, "L'Anatomie de l'homme" d'Abu Saïd ayant été perdu, son ancienne traduction arménienne qui nous est parvenue, a valeur d'original. 
Une nouvelle étape dans les relations arméno-arabes commença avec le retrait de l'Arménie du califat et le rétablissement de sa souveraineté en 885. 
Le calife al-Mut'amid, un des premiers à reconnaître l'indépendance de l'État arménien, envoya, en signe de respect, une couronne au roi Bagratide des Arméniens, Achot 1er. D'activés relations politiques et diplomatiques s'établirent entre les deux États voisins, qui se maintinrent jusqu'à la chute de la dynastie des Bagratides an 1045.

 

Les chroniqueurs arabes parlent avec d'Ali Ibn Yahia al-Armani, personnalité politique et militaire d'origine arménienne du IX° siècle, qui s'était illustré lors des campagnes contre les Byzantins. Il avait occupé le poste de gouverneur d'Arminia, qui réunissait l'Arménie, la Géorgie, l'Albanie du Caucase et le Darbande. L'amiral Husun al-Dine Lullu, d'origine arménienne, était un des capitaines les plus en vue des forces navales arabes. Quant à Fostat Vahram, on le considère comme un des fondateurs du Caire. 
Les Arméniens jouissaient d'une situation exceptionnelle en Egypte durant le règne des califes fatimides (960-1171). Mentionnons, parmi les plus célèbres, Baghr al-Djamal qui occupa successivement les postes de la garnison de Damas, de gouverneur militaire de la province d'Akka et de chef de l'amirauté égyptienne.  
Une autre personnalité éminente, ayant occupé des postes de haute responsabilité était le prince Vahram Pahlavouni (Bahram aïl-Armani), vizir tout puissant du calife Hafiz (1130-1149). Il portait le titre de "Taj al-Daula" (couronne de l'État).

 

Le cours naturel des relations amicales entre Arméniens et Arabes fut interrompu à la suite des invasions désastreuses des Seidjoukides, des Mongols et des Turcs, qui anéantirent les centres culturels, détruisirent ou massacrèrent les représentants de la science et de la culture des pays arabes et de l'Arménie. 
Au XVI° siècle, l'Empire ottoman conquit presque tout le monde arabe, et au XVII° siècle, l'Arménie occidentale. 
Les nombreuses invasions dévastatrices et la conjoncture politique précaire, provoquèrent l'exode des Arméniens vers divers pays, y compris les pays arabes. C'est ainsi que, dès le bas Moyen-Âge, des communautés arméniennes se constituent en Egypte, en Syrie, au Liban, en Palestine, qui, malgré les fluctuations de leurs effectifs, parviennent à maintenir leur existence jusqu'à nos jours. 
Les colonies arméniennes jouent un rôle exceptionnel dans le développement des relations amicales arméno-aràbes. Elles sont un des maillons reliant les peuples arabes et arméniens. 
Dès le Moyen-Age, dans nombre de villes telles que Le Caire, Alep, Bagdad, Beyrouth et d'autres, les Arméniens avaient leurs propres quartiers résidentiels et leurs propres établissement nationaux: hôpitaux, écoles, scriptoria. Plusieurs manuscrits de grande valeur virent le jour dans ces derniers. 
A la noble attitude du peuple arabe, les Arméniens ont répondu en apportant leur contribution au développement de la vie économique et culturelle de leurs pays d'adoption. 
Au Moyen-Age, les Arméniens ont joué un rôle important dans le développement des métiers dans les pays arabes, en particulier dans le domaine de la métallurgie, l'armurerie, la maçonnerie, le tissage, la couture, la tannerie, l'orfèvrerie, la ferronnerie. 
Les Arméniens et les Arabes se considéraient comme des alliés naturels. Leurs luttes contre la tyrannie ottomane prennent des allures plus organisées et plus générales dans la deuxième moitié du XIX° et au début du XX° siècles.

 

C'est l'époque du réveil arabe – "la Nahda". L'animation de la vie sociale et politique, l'exaltation de la lutte de libération des Arabes furent joyeusement accueillies par les peuples non turcs de l'Empire ottoman y compris les Arméniens, qui assimilaient cette lutte à leur combat contre l'ennemi commun – la tyrannie ottomane. En sorte que la participation active des Arméniens à la Nahda amorcée au Liban, en Syrie et en Egypte ne fut pas le fait d'un simple hasard. 
Plusieurs témoignages et documents officiels attestent que les forces patriotiques arabes, à leur tour, soutenaient la lutte de libération des Arméniens et leurs revendications nationales. 
Ainsi à la veille de la Première Guerre Mondiale, se précisaient déjà les objectifs et les terrains de coopération entre Arabes et Arméniens.

 

Les Jeunes-Turcs et plus spécialement le triumvirat Enver-Talaat-Cemal, les futurs bourreaux des Arméniens et des Arabes, se rendaient parfaitement compte du danger que cela présentait pour l'Empire ottoman. Mettant à profit l'aubaine que leur offrait la Première Guerre mondiale, ils décidèrent de trancher la question nationale par les massacres, choisissant en guise de premières victimes les Arméniens et les Arabes. L'historien égyptien bien connu, Amir Saïd, parlant de cette question dans son livre "Les Insurrections arabes au XX° siècle" exprime cette opinion tout à fait pertinente: "Ils (les dirigeants jeunes-turcs- N.H.) décidèrent que le moment était venu de mettre un terme aux deux puissants mouvements nationaux : celui des nationalistes arabes en Syrie, en Iraq et au Hedjaz, et celui des Arméniens en Anatolie orientale."

 

Ayant exterminé la plupart des Arméniens, la direction des Jeunes-Turcs ordonna de déporter les survivants vers les déserts arabes, dans l'espoir que ces malheureux seraient engloutis par les sables du désert, et qu'en leur qualité de chrétiens, ils trouvaient auprès des Arabes musulmans un accueil hostile. Mais leurs espoirs ne furent pas réalisés. Ces mêmes années furent cauchemardesques pour les Arabes. 
A Beyrouth, à Alep et à Damas, dans les années 1915-1916, les bourreaux ottomans firent pendre des centaines de dirigeants du mouvement de libération arabe. Les exécutions, la terreur, l'arbitraire et la famine faisaient rage dans le monde arabe. Des dizaines de milliers de familles arabes furent refoulées vers les déserts. Les leaders jeunes-turcs appliquaient aux Arabes leur riche expérience acquise lors des massacres des Arméniens. 
En dépit de leur condition critique, les Arabes tendirent aux Arméniens sans défense une main charitable. Les gouverneurs arabes de maintes régions refusèrent de suivre l'ordre du gouvernement turc leur enjoignant d'exterminer les Arméniens. Le gouverneur de Deir ez-Zor, Ali Souad, d'origine arabe, non seulement refusa d'exterminer les Arméniens réfugiés dans sa province, mais encore il fit construire un orphelinat pour l'accueil de mille jeunes Arméniens, les y installa et subvint à leurs besoins. Pour cet acte noble et humain, le gouverneur arabe fut relevé de ses fonctions. 
Quand le gouverneur de Mossoul reçut l'ordre du gouvernement turc d'exterminer les Arméniens de sa province, il convoqua les dignitaires arabes de son entourage. Ceux-ci s'opposèrent catégoriquement à ce plan, en invoquant "que leur conscience ne pouvait admettre que le peuple arabe verse le sang arménien". Grâce à cette décision, une partie des Arméniens réfugiés à Mossoul parvint à échapper à l'anéantissement. On peut trouver de nombreux exemples identiques.

 

Selon des estimations approximatives le nombre des Arméniens habitant dans les pays arabes atteint, aujourd'hui un demi million. 
Le peuple arménien reconnaissant, a toujours été prêt à payer sa dette de gratitude aux Arabes, défendant leur indépendance politique, contribuant à leur progrès économiques, scientifiques et culturels. Les liens fraternels arméno-arabes se consolidèrent plus encore à l'occasion de leur lutte commune contre les occupants étrangers, au nom de l'indépendance politique des pays arabes.

 
 
Pr Nicolaï Hovhanissian, département arabe de l'Institut des études orientales d'Erevan. 
Article publié dans la revue en langue française d'Arménie "Krounk" - 1984- XII - pp19-21 
 
 
 

Civilisation Arabo-Islamique : L'Iraq

 
 
 

Le rôle qu’a joué l’Irak dans l’émergence et le développement de la civilisation arabo-islamique est de première importance. Il a servi, en effet, de berceau à l’Etat arabo-islamique qui a très vite évolué et s’est étendu, consolidant ses fondements et affermissant ses différentes structures. Cet essor s’est répercuté sur les mosquées qui, rénovées et élargies, devinrent de vrais centres de rayonnement scientifique. Bagdad, Bassora , Wasset, Koufa, Mossoul et d’autres villes irakiennes devinrent célèbres par leur style de vie moderne et la qualité des nombreux édifices civils et religieux à tel point que les historiens et les célèbres voyageurs les ont toujours cités dans leurs récits et mémoires.

 

 

De fait, l’architecture et les arts islamiques en Irak sont un reflet du génie et de la créativité de la oumma islamique sous l’étendard de l’islam. Le tracé des villes, l’architecture des édifices et les motifs ornementaux sont autant d’éléments attestant d’une authenticité plus qu’évidente, en harmonie avec la grandeur du message divin dont les Arabes musulmans sont dépositaires, à savoir montrer le droit chemin et enseigner la parole de Dieu à l’humanité toute entière.

 
 
Bassora (637 / 16 de l’hégire) : 
 

Unique issue maritime de l’Irak vers les pays du Golfe arabe et l’Extrême-Orient, la ville de Bassora est située sur la rive ouest de Chatt al-Arab, à environ 67 km du Golfe arabe et 549 km au sud de Bagdad. 
Les Arabes musulmans conquirent l’Irak en 636/ 14H sous le commandement de Sâad Ibn Abi Waqqas, qui parvint à s’emparer de la ville d’Al Madain après la célèbre bataille d’Al Qadissiya. Sur le lieu même de la bataille, il fera édifier deux ans plus tard la ville de Bassora par l’intermédiaire de Otba Ibn Ghazouane Al Mazini, gouverneur du calife Omar Ibn Al Khattab, pour servir de quartiers à ses troupes. Par la suite, le calife nomma Abou Moussa Al Achâari gouverneur de Bassora et fixa ses émoluments à 600 dirhams par mois. Il désigna en outre Charih Ibn Al Harith cadi principal de la ville. 
Au centre de la ville, le calife fit construire la mosquée, Dar al Imara (mairie) et Baït Al mal (trésor public). Toutes les routes et les avenues étaient tracées de façon à mener directement à la mosquée. Les vieux édifices et les palais éparpillés tout le long de la route Bassora-Nassiriya témoignent encore aujourd’hui de la magnificence qui caractérisait cette ville arabo-islamique.

 
 
 
 
Koufa (638 / 17 de l’hégire) : 
 

Koufa est située sur la rive ouest de l’Euphrate, à quelques miles au nord-est de la ville antique d’Al Héra. Elle est également à 156 km au sud de Bagdad et à 18 km à l’est de la ville sainte de Najaf. 
Koufa fut construite en 638 (17 de l’hégire) par le chef musulman Sâad Ibn Abi Waqqas deux ans après l’édification de Bassora dont il reproduit le même plan. On raconte que Sâad, après avoir vaincu les Persans et conquis l’Irak, s’installa à Al Madain et fit construire Koufa qui s’élargit ensuite et connut un véritable essor urbanistique et atteignit son apogée pendant le règne des Omeyyades. Après la construction de la ville de Bagdad par le calife Al Mansour, Koufa perdit de sa splendeur mais demeura néanmoins un important centre stratégique sur les plans militaire, commercial et culturel.

 
 
Bagdad (762 / 145 de l’hégire) 
(Dar As Salam- la ville ronde - la ville d’Al Mansour)
 
 

Bagdad fut construite en l’an 762 (145 de l’hégire) sur la rive ouest du Tigre, à l’époque du calife Abbasside Abou Jâafar Al Mansour. Sa construction fut un événement majeur dans l’histoire des villes arabes et de la civilisation islamique. Car elle joua un rôle de première importance dans les évènements politiques et intellectuels qui ont marqué le monde arabo-islamique en particulier et le monde en général. 
Bagdad fut construite selon un schéma circulaire, avec quatre portes : Bab Echam, Bab Khorassane, Bab Bassora et Bab Al Koufa. Au début, la ville était entourée d’un mur extérieur. Mais l’activité urbanistique gagna progressivement les ailes ouest et est, et c’est sous cette pression que furent ajoutés les portes de Bab Al Mâazam, bab Chamassia et Al Mokhram. Parallèlement, on construit de somptueux palais, de grands édifices, des mosquées, des hospices, des abreuvoirs, des caravansérails, des camps de troupes, des souks, des écoles religieuses, des instituts d’enseignement…et la ville devint avec le temps un centre de rayonnement intellectuel et le lieu de prédilection des étudiants et chercheurs en quête du savoir des quatre coins du monde. 
Mais vint une époque ou Bagdad connut une période noire de son histoire, quand elle fut envahie et détruite par les envahisseurs Tatars sous le commandement de Hulagu (1258 / 656 de l’hégire), puis par les Timorais sous le commandement de Tamerlan (795 de l’hégire), avant d’être encore la cible des invasions des Galériens, des Sé L’école Mustansiriya à Bagdad (1227 / 625 de l’hégire). 
L’école Mustansiriya à Bagdad est considérée comme l’une des plus vieilles universités arabo-islamiques où on enseignait les sciences du Coran de la tradition du Prophète, les doctrines islamiques, les sciences de la langue arabe, les mathématiques, les préceptes de l’islam et les différentes disciplines de la médecine. Mais ce qui distingue peut-être cette école de toutes celles qui l’avaient précédé et même de celles de son époque est l’existence d’un bâtiment spécial annexé à l’établissement. De plus, il y avait en face de l’entrée principale de l’école une horloge qu’on consultait pour connaître les horaires de la prière et des cours, laquelle fut conçue par l’horloger Noureddine Ali Ben Taghleb qui assurait également son entretien. 
Construite près de Rossafa sur le Tigre par le calife Abbasside Al Mustansir Billah au cours de la période entre 1227 (625 de l’hégire) et 1234 (631 de l’hégire), l’école est de forme rectangulaire, composée d’une grande cour entourée de portiques Au milieu de chacun des quatre côtés se trouve une plate-forme élevée de six mètres de largeur, entourée de deux classes d’étude. Quant aux salles des étudiants, elles occupaient deux étages à l’extrémité de chaque plate-forme. L’architecte a entouré toutes les dépendances de l’école, telles les salles, les classes, les plates-formes et les halls, d’une enceinte qui les protège des quatre côtés, alors que le centre de l’édifice est occupé par une grande et large cour. 
Quant aux salles des conférences, elles se situent du côté sud de l’école dont les plafonds s’élèvent à une hauteur égale à celle des deux étages du bâtiment d’en face, composé, quant à lui, de salles surmontées de [baikats]* d’une hauteur égale à celle des salles de conférences. Les deux blocs sont reliés par un couloir de deux bouches de hauteur également, lequel communique avec la cour extérieur au travers de deux trous d’aération latérales faisant face au vent soufflant. Ainsi, poussé par les vents extérieurs, l’air s’engouffre dans les deux trous pour remplir et aérer le couloir. Conçu de la sorte, l’édifice a tout l’air d’un dispositif d’aération horizontal et fournit ainsi l’évidence que l’architecte musulman de l’époque maîtrisait parfaitement le concept et les principes de l’aérodynamisme.févides et des Ottomans. 
 
Samarra (863 / 221 de l’hégire) 
 

Considérée parmi les villes arabo-islamiques importantes en Irak, Samarra fut à une certaine époque la capitale des Abbassides après Bagdad. Aujourd’hui encore, avec d’autres villes et cités, elle continue à occuper une place de choix dans le cœur des Arabes et des musulmans. C’est dans cette ville que se trouvent en effet les sépultures des Imams Ali Al-Hadi et de son fils Hassan Al Askari. 
Samarra est située sur la rive gauche du Tigre, à 135 km au nord de Bagdad. Sa fondation remonte à l’an 836 (221 de l’hégire), et fut l’œuvre du Calife Al Môatassim Billah, huitième calife Abbasside, qui fit entreprendre son édification pour des raisons politiques et sociales qui sont bien détaillées dans les livres de l’histoire.  
La ville a par ailleurs servi de lieu de résidence à sept des califes Abbassides : Al Ouatik, Al Moutawakkil, Al Mountassir, Al Moustaîne, AL Mouâtazz, Al Mouhtadi et Al Mouâtamid qui y résida pendant un certain temps avant de retourner à Bagdad. 
Par ailleurs, les fouilles archéologiques qui ont été effectuées à Samarra ont permis de déterrer les vestiges des palais des califes qui ont résidé dans la ville, tels le palais Al Achiq, le palais Al Billawra, le palais Foukani, le palais Al Badiâ, le palais Al Jaousaq Al Khakani et autres monuments islamiques historiques. De même, les arts islamiques spécifiques à la ville de Samarra représentent, à coup sûr, une étape importante dans l’évolution des arts islamiques à l’est comme à l’ouest du monde islamique. 
La preuve en est la grande mosquée de Samarra, construite durant la période 852-849 (234-237 de l’hégire) par le calife Al Moutawakkil Ala’llah. De forme rectangulaire (240 x 158 m), elle fut conçue pour accueillir 80 000 fidèles, et son plan ressemble fort bien à celui des moquées de Bassora, Koufa et Wasit. En effet, elle est formée d’une salle de prière, de deux [majnabat]* et d’une arrière-cour entourant une esplanade rectangulaire au milieu de laquelle se dressait une fontaine ronde coupée dans un seul bloc de granite. On raconte qu’elle avait été ramenée d’Egypte pour être installée à la mosquée avant d’être transportée à l’école Charrabiya à Bagdad. 
La mosquée de Samarra se distingue également par son minaret en calimaçon, qu’on considère comme le plus ancien minaret d’Irak. En effet, il est unique en son genre dans le monde islamique et est situé à 27 mètres environ du mur nord de la mosquée, sur l’axe de son mihrab. Quant au corps du minaret, il s’élève en volute, reposant sur une plate-forme carrée, construite sur deux niveaux : un niveau inférieur qui atteint 31,80 m de longueur et un niveau supérieur de 30,50 m. La plate-forme mesure également 4,20 m de hauteur et est ornée de voûtes au nombre de neuf sur chaque côté, à l’exception du côté sud où elles ne sont que sept, la place des deux manquants étant occupée par l’escalier d’accès à la plate-forme. Mais le plus beau dans la partie supérieure de ce minaret est sans nul doute cette rangée de lanternes qui, au nombre de huit, couronnent le corps du minaret et dont les voûtes reposent sur des piliers en terre cuite semi-cylindriques. La hauteur du minaret est d’environ cinquante mètres, sans compter la plate-forme, ce qui le rend unique en son genre et le distingue des minarets du monde islamique, qu’ils soient anciens ou modernes.  
Mosquée Abi Dalf en Irak. 
A Al-Jâfariya, le calife Al Moutawakkil âla Allah fit construire une mosquée qu’il voulut une copie de celle de Samarra tant au niveau de la forme que du minaret. Il l’appela mosquée Abi Dalf, du nom du commandant Abbasside qui s’illustra fort bien durant le règne du calife Harun Al-Rachid (décédé à Bagdad en 841 / 266 de l’hégire). 
Située au nord-est d’Al-Jâfariya, la mosquée est de forme rectangulaire, mais elle est plus petite que celle de Samarra. Ses murs extérieurs sont faits en argile, comme la plupart des constructions réalisées sous le règne d’Al Moutawakkil. Quant aux poutres, arcades et minaret, ils sont en briques et en plâtre. Avec le temps, les murs extérieurs n’ont pas résidé à l’usure du temps mais la plupart des parties construites en briques et en plâtre sont restées intactes. 
La construction de la mosquée Abi Dalf fut d’ailleurs l’occasion pour introduire de nouveaux éléments architecturaux dans le domaine, telle l’arc pointu et renflé, qui a été conçu ainsi pour aller en harmonie avec la largeur des corridors. En outre, le mihrab de la mosquée est en saillie par rapport au plan du mur de la qibla vu de l’extérieur, ce qui constitue un nouvel apport à l’architecture islamique.

 
 
Ville de Mossoul : 
 

Construite sur la rive ouest du Tigre, la ville de Mossoul avait plus d’une appellation puisqu’on l’appelait Oum Rabïan, Al Hadba, Al Fayha ou encore Al Khadra. Elle était entourée d’une grande muraille en pierre comprenant de plusieurs portails dont les plus connus sont Sinjar, Likch, Al Bid, sans oublier d’autres monuments historiques dont il ne reste plus que la tour de Bach Tabya. 
Conquise en l’an 20 de l’hégire durant le règne du calife Omar Ibn Al Khattab, Mossoul a, depuis, joué un rôle de première importance dans l’histoire arabo-islamique. 
Aujourd’hui, la ville de Mossoul conserve toujours des traces de sa gloire d’antan incarnée, à titre d’exemple, par la mosquée omeyyade considérée comme la plus ancienne des mosquées de la ville. Sa construction remonte à l’an 20 de l’hégire et fut l’œuvre de Otba Ibn Farqad As-Salami. On la qualifie d’omeyyade car elle fut rénovée et élargie durant le règne de Marouane Ibn Mohamed, dernier des califes omeyyades. Plus tard, la mosquée sera rénovée à plusieurs reprises, mais aujourd’hui, il n’en reste plus que le minaret connu sous le nom de minaret cisaillé ou minaret de la mosquée Al Kaouazine. 
La ville compte d’autres mosquées non moins importantes, dont notamment la mosquée Nouri ou encore la mosquée Al Hadba située au centre de la ville et connue pour son minaret convexe. En outre, Mossoul abrite plusieurs mausolées dont le plus connu est celui de l’imam Yahya Ibn Al Kacem, situé tout près de Bach Tayba. 
Mossoul abrite également quelques monastères et églises anciennes, telles les églises Simon Safa, considérée comme la plus antique des églises chaldéennes Al Tahira Marithion, Al Bïa et Al Atiqa. Parmi les monastères, on citera, entre autres, Mar Meta, Machorquis. 
De plus, Mossoul compte un musée d’antiquités classé deuxième en importance après celui de Bagdad. Il renferme des trésors rares et des pièces antiques d’une valeur inestimable, remontant à l’époque des Assyriens et des autres civilisations antiques qui se sont succédées sur le sol de l’Irak, en plus d’antiquités arabo-islamiques.

 
 
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